Bernard CARCONE

Mes pensées vont vers toi, Nicole, en ces temps si douloureux.
J'ai beaucoup pensé à Bernard depuis que Bernadette me parlait de sa maladie, de sa souffrance et de cette faculté qu'il continuait de porter en lui de rester à l'écoute du monde et des autres.
Je garderai toujours cette image d'un médecin passionné qui donnait toute sa dimension à la relation humaine du soin.
Et passionné de musique, de montagne et de tout ce qui fait lien pour préserver l'humanité et l'intelligence du monde.

C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le départ de Mr Carcone.
Même si je le connaissais finalement peu, j'étais toujours impressionnée par sa grandeur, sa voix unique, son humour, ses idées, et cette présence chaleureuse et toujours positive qu il laissait à chaque rencontre.
Que l’au-delà lui apporte la sérénité et surtout cette vue imprenable sur ses montagnes qu’il aimait tant.
J’adresse mes sincères condoléances à toute sa famille, et tout particulièrement à Nicole, que nous attendons à Annecy avec affection.

Bernard,
Je me souviens parfaitement du premier jour où je t’ai vu.. J’étais en salle d’échographie, la porte s’est ouverte, tu venais d’arriver à l’Hotel Dieu du Creusot, tu faisais le tour des services pour faire la connaissance des praticiens..
C’est comme si la lumière s’était allumée, d’un seul coup , comme si la texture de l’air s’était modifiée..
Tres vite tu as organisé des réunions de bibliographie, nous faisant partager ton enthousiasme de lecteur assidu du New England Journal of Medicine . Pour Alain et moi , cette rencontre a tout changé, non seulement dans nos vies professionnelles mais aussi personnelles..
Notre témoignage ressemble tant à celui de tous ceux qui se serraient autour de toi éperdus de tristesse lors de la cérémonie d’hommage de lundi.. En pensant à toi , c’est toutes nos vies qui défilent , Nicole et toi y êtes si intimement mêlés ..
J’écris ces mots et j’entends le son si particulier de ta voix, c’est comme si tu étais dans la pièce d’à côté à bavarder avec Alain..
Assurément tu es là, fidèle ami .

Bernard,

Voilà que je me retrouve devant toi et ta famille pour te rendre hommage.

C’est un exercice difficile que tu me fais faire bien trop tôt et j’espère que de là-haut, même si tous les deux nous restons septiques sur l’au-delà, tu apprécieras.

Ces mots que je dis seulement aujourd’hui, j’aurai dû te les dire à toi personnellement quand tu pouvais encore les entendre. Mais par pudeur, sans doute réciproque, je n’ai pas osé te les délivrer quand il était encore temps et je m’en veux pour cela.

C’est une immense tristesse qui m’accompagne depuis que j’ai appris ta terrible maladie avec son issue évidemment trop rapidement fatale.

Le courage avec lequel tu l’as affrontée et ton choix devant l’inexorable est un exemple pour nous tous.

Ton départ, bien qu’attendu, libérateur pour toi, a été pour nous tous une nouvelle épreuve, bien sûr sans aucune commune mesure avec la peine de Nicole, de tes enfants Laurent et Gilles et de tes petits enfants Thibault, Maya et Hugo.

L’amitié que j’avais pour toi était profonde. Tu laisses un grand vide pour moi. Bernard, tu n’étais pas seulement un très bon et grand ami mais aussi peut être aussi un peu le grand frère que je n’ai pas eu.

Cela fait trente ans que nous nous connaissons et que nous avons partagé tant de bons moments, notamment en randonnée même si parfois le temps n’était pas de la partie, en ski de piste et de randonnée et en raquettes.

Bien sûr, j’ai été moins présent qu’ont pu l’être tes collègues de travail mais nous avons tous eu l’avantage et le plaisir de suivre tes présentations lors de nos séminaires de SSF et apprécier tes talents d’orateurs et de médecin, ta rigueur et ton éthique.

Nicole et toi vous nous avaient accueilli Dominique et moi à plusieurs reprises à Annecy pour arpenter les montagnes alentour que tu aimais tant et j’éprouvais beaucoup de plaisir lors de nos discussions à bâtons rompus.

Sylvie cite Brassens et les copains d’abord, « jamais son trou dans l’eau ne se refermera ». Je citerai les paroles du refrain de la chanson « Avoir un bon copain, Voilà ce qu'il y a de meilleur au monde… »

C’est sûr et certain nous ne t’oublierons pas et déjà tu nous manques.

J’ai revu avec nostalgie les photos et vidéos quand nous étions tous ensembles et mon cœur se serre.

La semaine dernière, j’ai skié avec toi en pensée à mes côtés comme quand nous skions de façon synchronisée en parallèle dans la poudreuse.

Je me suis rappelé qu’à l’occasion à Courchevel, je t’avais prêté mes skis pour un test, ce qui t’avait valu une chute mémorable avec une luxation de la clavicule.

C’est pourquoi, je te préviens à l’avance, quand le temps de te rejoindre sera venu et que nous skierons de conserve dans le paradis blanc, je ne te prêterai pas mes skis !

Bernard,
Que de moments de joie et de bonheur passés ensemble ; ski, randonnées, ballades raquette, photo.
Que de plaisirs autour d'une bonne table préparée par Nicole.
Plein d'admiration pour ta rigueur scientifique, ton savoir médical et ton immense empathie avec les patients.
Superbe rencontre informatique avec Ginette.
Discussions passionnées sur la vie et la nature.
Tu es et resteras dans notre coeur aux côtés de Nicole.