Pa-pi-ley,
On m'a dit que j'ai choisi ton nom, je me demande encore comment tu l'as si bien porté, si longtemps. Certaines petites choses restent pour toujours.
Tu m'attendais les bras ouverts, rue Chantoiseau, tous les étés, tous les noëls.
Tu me montrais les nouveautés dans votre belle maison, l'une des plus belles maisons dans laquelle j'ai eu la chance de séjourner: le petit salon, la véranda, le nouveau cellier, les balançoires et la petite maison en toile au fond du jardin... c'est peut-être bien pour ça que je suis devenue architecte, pour pouvoir réaliser des maisons aussi belles que la tienne.
Je t'observais bricoler dans ton garage, tu me montrais ta merveilleuse table à outils. Tu sortais pour moi des boites pleines de jouets et de livres. Tu remettais en état les bicyclettes qui me correspondaient en taille jusqu'au jour où tu m'as prêté ton vélo de course, qui avait une petite sacoche en cuir intégrée que je trouvais tellement belle!
Des fois (j'avais vraiment beaucoup de chance) je t'accompagnais travailler, tu m'enmenais toute seule au dépôt, et je revenais les bras chargés de magazines! D'autres fois je t'entendais discuter au téléphone, et j'aimais ton air sérieux, je te trouvais tellement professionnel.
Plus grande, tu me montrais les guides et les cartes des voyages que vous aviez réalisé avec Mamyna. Toute une source d'inspiration, encore aujourd'hui.
Puis j'ai grandi. La fréquence de nos voyages en famille a diminué. Mais tu es toujours resté ce papiley discret, attentif, élégant, fier de sa famille en perpétuelle croissance. Loin de moi mais très présent.
Quand on se voyait, tu mettais toujours ta main sur mon épaule et tu me regardais avec cette immense fierté. "Bonjour, ma grande!"
Au revoir, mon Papiley.