Patrice DUVIGNON

Mon amour,

Tu es parti et je veux profiter de ces derniers moments pour te dire encore combien je t’aime et je t’admire :
Dixième et dernier né d’une famille extrêmement pauvre. Ton histoire est exemplaire et je suis fière de la raconter ici en quelques mots.

L’école ne voulait pas de toi. Elle n’a pas su déceler tout l’étendue de tes talents, alors tu t’es fait tout seul.
Tu as travaillé en tant que poseur de faux plafonds pendant quelques d’années , puis tu démissionnes et tu travailles en intérim en tant que poseur De faux plafonds et sur un chantier, un patron découvre que tu manages l’équipe en place pour aller plus vite. Quelques mois plus tard, ce patron te rappelle pour te proposer de devenir Responsable d’agence, ce que tu acceptes après pas mal d’hésitations. 3 ans après tu apprends que le résultat de ton agence d’Angers fait le plus gros du résultat de l’entreprise : et tu décides de racheter cette agence pour fonder ton entreprise en septembre 2000. C’est une aventure qui dure 10 ans.

Nous nous sommes rencontrés en ce début d’aventure, tu avais 2 fils en bas âge mais nous sommes tombés fous amoureux et malgré les médisances, les souffrances et les quand dira t’on. Tu m’as choisie. Pendant ces 23 années de vie commune, mon admiration pour toi, notre amour n’a pas faibli, au contraire.

Être Chef d’entreprise c’était un défi de tous les jours, tes ouvriers t’adoraient malgré tes coups de gueule pour les booster car tu étais profondément gentil. Tu avais su créer une ambiance familiale dans ton entreprise et nous avons organisé à plusieurs reprises des fêtes l’été à la maison avec ton personnel, leurs femmes et leurs enfants et notre famille.

Au bout de 10 ans, tu as fait le tour : fini le stress, tu décides de céder ton entreprise. Et tu te mets pour le plaisir de nos papilles à la cuisine pour laquelle tu suivras des cours de cuisine gastronomique, tu apprends aussi la mécanique. Ensuite tu t’essayes au saxo (Pas très longtemps), à la guitare, puis le chant. Là, je retombe amoureuse de toi…
Pendant tout ce temps tu prends soin de notre famille, de nous, de moi.

Et toutes ces années, nous unissons nos efforts et nos accord et nos désaccords pour créer notre famille recomposée, une famille unie, aimante. Nous avons réussi, j’en suis sûre : regarde tes 4 fils, ces 4 frères aujourd’hui se dresser devant toi. Tu m’as demandé de prendre soin d’eux mais tu as vu que c’est eux qui prennent soin de moi ces derniers jours.

Tu as aussi intégré la famille EL ADARI, la famille EL comme on s’appelle entre nous. Tu as su par ton amour des autres, ta bienveillance et ta générosité te faire aimer de chacun d’entre eux. En 2011, Tu as même projeté de partir tout seul avec papa au Vietnam : je me suis incrusté dans ce voyage : on est parti à 3. Tu as aussi souhaité reposer à jamais au cimetière des ponts de ce, pas loin de ma maman. C’est dire la preuve de ton adoption dans cette famille EL.

Tu es un homme extraordinaire, charismatique, et avec un sacré caractère quand même. Les années n’ont pas fait pâlir mon amour et mon admiration pour toi… je me répète peut etre, mais ceux qui nous ont côtoyé le savent.

Enfin, Je t’ai vu souffrir, sans pouvoir rien faire. Tu as tenu bon pendant 3 ans et on a espéré, on a fait des projets et il y a 8 mois, le couperet est tombé. Le CANCRE avait gagné.
Je t’ai gardé près de moi jusqu’à la fin, jusqu’à ce matin aussi.

Je ne sais pas combien de temps je te survivrai mais on se retrouvera quelque part là-haut. Je t’aime, Patrice, mon âme sœur, mon Amour.

Ceci est l’Hommage que j’ai pu lire au Crématorium..

Aujourd’hui, ça fait un mois que tu es parti : je te pleure toutes les nuits, tu me manques. Je te parle, je porte ton parfum. Quand je m’absente de la maison, jamais longtemps, je pleure car je sais qu’à mon retour tu ne seras pas là.

J’ai beaucoup redouté ce moment. Celui où il faudrait te dire adieu. Trouver les mots justes m'est difficile parce qu’aucun discours ne pourra vraiment traduire tout ce que je ressens. J'ai tout de même voulu essayer, pour te rendre un dernier hommage, en espérant qu'il soit à la hauteur du Super Tonton que tu étais pour nous.
Tu avais une belle âme : un cœur tendre sous une carrure imposante. Attentionné, tu avais toujours un mot sympa, une présence réconfortante. À nos yeux, tu étais la bienveillance incarnée, capable d’apporter le sourire même dans les moments difficiles. Ta gentillesse, ta bonne humeur… tu les partageais sans compter.

Tu avais de l’or dans les mains, un mental d’acier, et un cœur immense. Tu as su trouver ta place dans notre grande famille, et tu y faisais l’unanimité. Comme je te l'ai dit il lors de notre dernier échange : Notre famille sans toi et les garçons, je ne m'en souviens pas.

Avec Coco, vous avez su faire de votre maison un vrai coin de paradis. Un lieu où l'on se sent bien, accueilli, aimé. Avec vous, la seule consigne était : "Venez comme vous êtes". On partageait simplement l'envie d'être ensemble.
Je garderai toujours en mémoire ces soirées à discuter de tout et de rien, à déguster tes délicieux repas mais surtout à rire, encore et toujours.
Bref, vous nous avez ouvert les portes de votre maison du bonheur.

A l'instar de nos grands-parents, Coco et toi formiez un couple modèle à mes yeux : s'aimer, se soutenir, partager les bons comme les mauvais moments sans faillir, avec humour et tendresse. Des valeurs que vous avez transmises à vos fils, et c'est là je crois, votre plus belle réussite.

Patrice, je suis profondément reconnaissante que tu sois entré dans ma vie. Dans notre vie. Ta voix grave chantonnant sur un air de piano ou de guitare, dans ton bureau, seul ou entouré de la dernière génération de notre famille, reste précieusement gravée dans ma mémoire.

Cela fait une semaine que tu es parti. Et je ressens à la fois un soulagement – celui de te savoir libéré de la douleur – et une immense peine, celle du vide que tu laisses derrière toi. Tu n’avais pas peur de partir. Tu me l’avais dit. Et même si ça ne rend pas ton absence moins douloureuse, te savoir serein me console un peu.

Je chérirai nos derniers moments passés ensemble et même si au début ce sera difficile, je te promets que nous continuerons de rire, de s'aimer, de chanter.

Tu es parti, Patrice. Et c’est terriblement injuste.
J’aime à penser qu’un jour, on se reverra. En attendant, j'aspire à pouvoir transmettre ne serait-ce que la moitié de l’amour, de la joie et de la bienveillance dont tu as fait preuve avec nous, Et ce qui est sûr, c’est que tu resteras à jamais gravé dans nos cœurs.

Tu étais tout simplement une belle personne. Et ça, je suis heureuse d’avoir pu te le dire avant que tu ne partes.
Je t’aime

Cher Monsieur,

Nous ne nous connaissons pas, et pourtant vous êtes si présent dans notre quotidien à travers votre fils Guillaume. Nous tenons à vous remercier de nous avoir mis sur le chemin de cet homme que vous avez accompagné dans sa construction et à qui vous avez transmis des valeurs humaines qui nous animent chaque jour.

Merci, Monsieur.